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La Chine et Taiwan à la veille des élections de 2012

 11/04/2011

 19:00
 Taipei

Jean-Pierre CABESTAN, professeur et directeur du département de science politique et d’études internationales à l’Université baptiste de Hong Kong

 

4 novembre 2011, Allience Française. 2F, N° 107, Roosevelt Road. Section 4, Taipei

IF

    A la faveur des réformes puis de la mondialisation de son économie, la Chine s’est progressivement intégrée à la communauté internationale et en accepte plus souvent les normes. Mais en même temps, la Chine a connu une montée en puissance sans précédent à la fois sur les plans économique, politique et militaire : elle est aujourd’hui la seconde puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis et devant le Japon ; et surtout, elle se voit comme la seule grande puissance capable sinon encore d’égaler du moins de faire face aux Etats-Unis et d’en contrebalancer l’influence non seulement en Asie mais aussi à l’échelle mondiale. En même temps, en Chine même, persiste un régime autoritaire et nationaliste, confiant dans l’avenir du pays, voire arrogant, qui contribue à perpétuer le caractère inachevé de cette intégration et nourrit les sources de tension avec l’extérieur.

   Plus forte, la Chine se sent aussi plus vulnérable car plus dépendante de l’extérieur. Et l’avenir de son régime politique intérieur reste l’une des plus grandes incertitudes de ce début de siècle, incertitude qui ne peut que peser sur la politique internationale, c’est-à-dire à la fois la politique étrangère et la politique de sécurité de ce pays.

    A la veille des échéances électorales importantes et multiples de l’année 2012, non seulement à Taiwan mais aussi aux Etats-Unis, en Russie et en France, on s’interroge sur les choix internationaux que fera la Chine. Nous porterons principalement notre attention à l’avenir des rapports entre Pékin, Washington et Tokyo mais aussi, bien entendu, des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan.

    La Chine est aujourd’hui tiraillée entre deux tentations contradictoires. D’un côté, elle est tentée de montrer sa puissance, de modifier les « règles du jeu » et de peser plus nettement qu’auparavant sur les affaires mondiales, et en particulier concernant Taiwan, et ses zones économiques exclusives en mer de Chine du sud. De l’autre, elle tente de repousser à plus tard toute prise de responsabilité supplémentaire sur la scène internationale.

    L’année 2012 est-elle de nature à modifier les termes de cette double tentation ?

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