CEFC

Projet FINURBASIE

Projet de recherche FINURBASIE financé l’ANR

au titre du Programme Blanc

Expansion de la finance de marché et production urbaine en Asie, le cas de la Chine et de l’Inde

 

PROGRAMME DE LA DEUXIÈME JOURNÉE D’ÉTUDES

Le projet FINURBASIE, coordonné par Natacha Aveline et co-dirigé par Ludovic Halbert, est un projet de recherche de trois ans (janvier 2013-décembre 1015) qui interroge les modalités de la « financiarisation » des filières de production urbaine en Chine et en Inde. Porté conjointement par le Centre d’Etudes sur la Chine Contemporaine (CEFC) et le Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS), il explore, dans ces grandes puissances démographiques en proie à une forte croissance urbaine, les formes prises par la circulation des capitaux financiers destinés à l‟immobilier ainsi que leurs effets sur la production du bâti. Il relève d’enjeux liés, d‟un côté, à la place de l’immobilier dans des économies de plus en plus intégrées internationalement et caractérisées par la multiplication des crises financières mondiales, et, de l’autre, aux modalités de financement de la croissance urbaine dans des grands pays « émergents ». L’ambition est de dépasser des approches générales, a-spatialisées, pour qualifier la géographie de ces nouvelles filières de financement de la ville et souligner les processus de différentiation territoriale dans leurs mécanismes de diffusion.

La déréglementation des marchés financiers a en effet généré l’expansion rapide des flux transnationaux de capitaux à l’échelle mondiale. La forte croissance économique et urbaine de grands pays émergents comme la Chine et l’Inde attirent ces capitaux vers les secteurs de l’immobilier et de la construction grâce à de bonnes perspectives de rentabilité et de plus-value. Loin d’irriguer les territoires de façon homogène, ces flux financiers empruntent des circuits socialisés et spatialisés qui privilégient les grandes places financières, lieux nodaux de la circulation du capital financier. Des dispositifs institutionnels s’instituent localement pour attirer ces capitaux, en maximiser les volumes, les ancrer dans les filières d’aménagement locales puis les diffuser dans des réseaux urbains secondaires.

La finance de marché étend ainsi son emprise sur une part croissante de la production du bâti. Son impact est d’autant plus visible qu’elle contribue de façon privilégiée à la réalisation de grands objets urbains – tours de bureaux et de logements, complexes immobiliers multifonctionnels, grands équipements et infrastructures « publiques » – dans des territoires principalement métropolitains. Mais son domaine d’influence s’étend bien au-delà de ce périmètre d’action. Elle infléchit les politiques publiques, les rendant plus accommodantes (politiques dites « néolibérales ») pour faciliter l’ancrage des capitaux, et souvent impuissantes à réguler ces flux quand la pression foncière vient menacer les équilibres urbains et sociaux. La pénétration croissante du capital financier dans la sphère urbaine institue par ailleurs de nouvelles normes dans la conception des projets immobiliers qui concourent à une certaine standardisation des programmes et formes architecturales, impactant de façon sensible les trames urbaines et la composition sociale des quartiers.

L’enjeu que revêt la pénétration croissante du capital financier dans la production urbaine en Chine et en Inde est considérable car ces deux nations concentrent 36% de la population mondiale et s’urbanisent très rapidement. Si la relative immaturité de leur système financier les a préservées jusqu’ici des crises systémiques, l’expansion de la finance de marché accélérera la convergence entre l’immobilier et la finance, ce qui accroîtra leur exposition aux cycles de la finance globalisée. Les effets sur l’économie mondiale en seront d’autant plus importants qu’une partie de la croissance de ces géants démographiques repose désormais sur la dynamique immobilière et la valorisation foncière. En dépit de ces forts enjeux, la recherche aborde très peu ces processus de financiarisation. Leur connaissance constitue donc un défi scientifique que le projet FINURBASIE entend relever.

Les participants du projet sont organisés en deux sous-équipes intervenant dans chacun des pays concernés :

Sous-équipe Chine :

Aveline Natacha Aveline géographe/économiste, directeur de recherches CNRS, laboratoire Géographie-cités, Paris1-Paris 7

Gaulard Mylène, économiste, maître de conférences à l’université de Grenoble

Li Ling Hin Li, économiste, maître de conférences à l’université de Hong Kong, department of Building and Construction

Lin Tzuchin, économiste, Land department, université National Chengchi Taiwan

Theurillat Thierry : géographe, post-doctorant à l’université de Neuchâtel, actuellement en séjour long en Chine

Vendryes Thomas, économiste, maître de conférences à l’ENS-Cachan

Sous-équipe Inde :

Halbert Ludovic, géographe, chargé de recherches CNRS au LATTS

Rouanet Hortense, géographe, doctorante au LATTS

Varrel Aurélie, géographe, chargée de recherche CNRS au Centre d’Etudes d’Indes et d’Asie du Sud (EHESS)

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